Le web est-il le nouvel eldorado des mots ?
- Le 23 février 2017
Internet tue le livre ! Il détourne les jeunes de la lecture. Ces derniers ne savent de surcroît plus écrire.
Vous avez forcément déjà entendu ces poncifs.
Il semblerait pourtant que le web soit justement le nouvel eldorado des mots. Jeunes comme moins jeunes y lisent mais y écrivent aussi et d’une manière bien plus régulière et décomplexée qu’avant. Passant beaucoup de temps sur leurs smartphones, ils deviennent des lecteurs/ rédacteurs mobiles connectés en continu.
Evidemment, ici on ne parle pas de littérature classique lue dans de beaux livres reliés ! Mais il faudrait peut-être pouvoir redéfinir l’acte de lecture et d’écriture à l’aune des changements technologiques.
Le web semblerait ainsi jouer un rôle dans l’intérêt grandissant des jeunes générations pour le rédactionnel. Il deviendrait même pour eux une passerelle vers le monde de l’édition classique.
Les plateformes d’écriture/ lecture qui fleurissent sur le web illustrent notamment cela.
1) De nouveaux supports d’écriture :
Tout le monde connaît le principe du blog. Beaucoup d’internautes y partagent leurs passions et répondent aux commentaires de leurs lecteurs avec enthousiasme.
Certains blogueurs gagnent leur vie grâce à leur passion de l’écriture.
Mais un autre support plus méconnu existe. Il s’adresse tout particulièrement aux jeunes générations.
Ce sont les plateformes d’écriture sur le web :
Le principe est d’y publier des textes que tous les membres peuvent lire mais aussi commenter, annoter. Le rôle de la communauté est ici très important. Les auteurs et les lecteurs interagissent.
On pourrait comparer ces sites à de grands livres ouverts. Tout le monde peut y écrire et influencer, grâce à ses commentaires, le déroulement des histoires en cours d’écriture.
Le site d’auto-publication Wattpad en est un très bon exemple.
Il a été lancé en 2006 au Canada et propose après 10 ans d’existence, plus de 100 millions d’histoires à lire, 40 millions d’auteurs, 45 millions de lecteurs par mois… Ces chiffres font rêver n’importe quelle maison d’édition classique!
wattpad.com
La cible de ce site est très jeune, entre 13 et 17 ans et plutôt féminine.
Loin du monde des adultes qui juge, les jeunes se décomplexent face à l’écriture et écrivent avec une totale liberté d’expression. Beaucoup y trouvent une réelle passion pour les mots.
Alors évidemment, le langage sms et oral est toléré. Mais beaucoup témoignent que cette activité leur permet de reprendre pied dans les cours de français. Nouvelles technologie, orthographe et grammaire finiront peut-être par se réconcilier !
Wattpad a même permis de belles success stories comme celle d’Anna Todd. Cette dernière a commencé à écrire sur ce support avant de signer avec une maison d’édition puis de voir son livre adapté au cinéma. Sa saga After a conquis des milliers de lecteurs.
Sur le même principe Hugo & Cie (ceux qui ont édités Anna Todd) lance Fyctia.
Ce site propose aussi un concours d’écriture sur un thème imposé. La récompense : l’édition papier de ses écrits.
Evidemment, pour les maisons d’éditions, ces plateformes sont idéales car elles permettent de connaître en temps réel le goûts des adolescents. Et quoi de mieux pour faire lire les jeunes que de leur proposer une littérature qui leur parle ?
Les Chroniques Facebook fonctionnent sur le même principe :
Un internaute crée une page sur laquelle il va écrire son roman feuilleton. Les fans s’inscrivent à la page, commentent, orientent la suite du récit.
Certaines chroniques ont des milliers de fans ! Certaines jusqu’à 50 000 !
Un exemple de Chronique Facebook
En passant, Facebook est bien le lieu de la mise en scène par écrit des jeunes générations et des moins jeunes. Tous les réseaux sociaux confondus sont les vecteurs parfaits pour encourager l’écriture et la lecture.
A côté de cela, les sites de presse en ligne jouent également un grand rôle dans l’intérêt que les internautes manifestent pour l’écrit.
2) La presse en ligne fait lire :
L’actualité est très suivie sur le net. Encore une fois, ce sont surtout les jeunes qui lisent pour s’informer sur le net.
Ils la trouvent sur les sites des organes de presse, les réseaux sociaux ou sur Google News. Ils peuvent aussi la glaner sur des sites de vente d’articles à l’unité qui se développent de plus en plus et tentent de captiver cette cible. Ces derniers arrivent à monétiser des publics qui n’achètent pas forcément la presse.
On peut y avoir accès à des contenus ciblés, au gré de ses centres d’intérêts. Les sites sont agréables, tissent des liens avec les réseaux sociaux, proposent des articles favoris mis en avant. Picorage de l’information, zapping du texte etc. Tout est fait pour plaire à un lectorat jeune. 60 % du lectorat du site Bendle (Pays-Bas) a ainsi entre 20 et 35 ans. (1)
Voici quelques exemples de ces nouveaux sites proposant des articles à la carte :
Les exemples qui prouvent que le web motive la lecture et le rédactionnel ne manquent pas. A l’abri des parents, de l’autorité, des circuits classiques de l’édition, les jeunes et moins jeunes y écrivent et lisent de plus en plus. Cela s’y fait désormais avec moins de contraintes et surtout d’une manière plus personnalisée.
Sur le web, l’internaute doit se sentir vivre en tant qu’individu mais aussi faire partie d’un groupe.
Incontestablement, les mots, le contenu rédactionnel est lu et de plus en plus important sur le net.
Si vous voulez intéresser qui que ce soit il faudra proposer du contenu ciblé et soigné. Si vous avez un site, un blog, vous devez proposer du contenu rédactionnel de qualité.
Une bonne stratégie éditoriale, du texte soigné et intéressant régulièrement proposé sont les clés d’une bonne visibilité sur le net.
(1) Source : article Le Figaro
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